Apprendre à apprendre
Les étudiants de l’IUT Paris Diderot ont accueilli, les 21 et 27 avril derniers, deux classes de troisième des collèges Aimé Césaire (18e) et Georges Méliès (19e) pour leur faire partager leur passion au travers d’ateliers scientifiques et ludiques.
C’est dans le cadre d’un projet tutoré, que les étudiants de première année en DUT Mesures physiques travaillent depuis septembre à l’organisation et à la conception d’animations scientifiques en physique, optique et chimie à destination d’élèves de collège et de primaire.
Une démarche pédagogique, scientifique et citoyenne
Former les étudiants de l’IUT Paris Diderot à la vulgarisation scientifique et sensibiliser les plus jeunes à la science tel était le double objectif de ce projet initié par la direction de l’IUT et les proviseurs des collèges parisiens Aimé Césaire (18e) et Georges Méliès (19e).
Pour Yacine Boufkhad, chef du département Mesures physiques, ce type de projet apprend aux étudiants à s’organiser collectivement et à devenir individuellement responsable. "Au-delà des enseignements théoriques que nous prodiguons, il est important de confronter nos étudiants au monde réel" explique-t-il. "C’est l’esprit même de ce genre d'exercice."
En effet, élaborer des expériences nécessite des connaissances scientifiques mais démarcher les établissements scolaires, planifier des rendez-vous, respecter les délais... impliquent un certain sens de l'organisation et favorisent la prise d'initiative. "Nous travaillons sur ce projet depuis le mois d’octobre confie Nicolas en charge de l'atelier sur la supraconductivité. Il nous a fallu, à la fois nous accorder sur des thématiques, monter les ateliers, prendre contact avec les écoles, organiser les visites et accueillir les élèves en garantissant la sécurité de tous."
"Cela nous apprend à communiquer avec des élèves plus jeunes et finalement on apprend en même temps qu'eux" ajoute Adam, qui anime un atelier en chimie appelé "dentrifrice d'éléphant". Yanis et Raphaël ont proposé des expériences d'optique et de lévitation. Tous deux souhaitent s’orienter vers l’enseignement des sciences et ont vécu cette expérience comme une véritable opportunité : "Ce que j’aime c’est l’aspect pédagogique. J’ai toujours été un élève. Me retrouver dans la peau du professeur, ça change tout ! J’essaie d'initier les collègiens à une démarche scientifique en les faisant manipuler, en leur donnant des illustrations concrètes et en stimulant leur participation par des questions ouvertes" raconte Yanis. "C’est également un bon exercice pour s'exercer à l'expression orale" complète Raphaël.
Les professeurs des deux collèges classés en zone d'éducation prioritaire soulignent la dimension citoyenne de cette initiative. "C’est une belle occasion de faire découvrir aux collégiens l'université et la façon dont on y aborde les sciences après le bac. Ils découvrent également un nouveau cadre d'enseignement : salles de cours, laboratoires, équipements scientifiques et, même si cela paraît anecdotique, l'absence de sonnerie entre chaque cours !" précise Georges de Robien, étudiant en informatique à Paris Diderot et assistant de Said Kaimou, enseignant en sciences physiques au collège Aimé Césaire. "Les élèves sont fascinés par l’expérience en chimie parce qu’elle est très visuelle. En leur donnant l'occasion de manipuler, les élèves ont le sentiment de l'avoir fait eux-mêmes."
Laurent Garacoits, enseignant au collège Georges Méliès perçoit l'atout de ces journées dans la construction de leur avenir post-bac.
Un enthousiasme partagé par les collégiens et les étudiants
Si certains élèves, comme Navic et Brice, avouent ne pas avoir d’appétence particulière pour les sciences, la découverte des lieux, l'animation par des étudiants, l’approche ludique (dentifrice d'éléphant), esthétique (la colorimétrie des papillons), spectaculaire (lévitation d'objet) des expériences proposées, les a collectivement séduit. "Je préfère les matières littéraires mais c’est beau à voir ! Ça me donne une autre vision des sciences, ça me donne envie d’apprendre" confie Navic, élève de 3e au collège Aimé Césaire, voisin de l'IUT.
"Je ne suis pas très fort en science mais ça me plaît beaucoup de manipuler aujourd’hui. Ce qui nous manque au collège ce sont les équipements, le matériel pour effectuer de telles expériences. C’est vraiment dommage parce que ça rend les choses plus concrètes." précise Brice, élève au collège Georges Méliès.
D’autres, comme Rian qui souhaite poursuivre des études supérieures et tenter un bac S, se voient confortés dans leur choix d’orientation. Nada, dont l'objectif est de devenir médecin a montré sa détermination en participant aux ateliers deux semaines consécutives.
Nos étudiants, eux, sont unanimement satisfaits comme en témoignent leurs commentaires : "Leur donner la possibilité de manipuler et les voir repartir avec le sourire, c’est une grande satisfaction." "Nous avons le sentiment de leur apporter quelque chose de nouveau." "Et si, en plus, on parvient à leur transmettre notre passion pour les sciences, c’est encore mieux !"
L'aventure se poursuivra courant mai avec un autre groupe d'étudiants de l'IUT qui relèvera le défi d’accueillir quatre classes de primaire niveaux CM1/CM2 du 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris.
Ce projet a reçu le soutien du conseil de quartier et de la Mairie de Paris.
Retour en images sur la session du 27 avril 2017
Cliquer sur la photo pour consulter l'album IUT Ateliers d'éveil scientifique 2017.